mardi 1 août 2017

le 15/17: l'aventure avec un grand H !

Quand on s'intéresse au cyclisme, il y a des noms mythiques: le Mont Ventoux, l'Alpe d' Huez et, plus proche du séjour que je viens de faire, le col d'Aspin ou le Tourmalet... Ces sommets fascinent par leur beauté et leur difficulté. Les passionnés du tour de France les attendent avec impatience et les cyclistes amateurs comme professionnels les parcourent, souvent dans la douleur mais avec une immense fierté.
Le 15/17 est de ces sommets, un séjour dont j'avais beaucoup entendu parlé, le point d'orgue pour beaucoup de jeunes ayant commencé les séjours au Palandrin 8 ou 10 ans avant...
Je ne m'imaginais pas forcément le vivre un jour. Il était pour moi un séjour exigeant, demandant de très grandes compétences en animation et une grande forme physique... 
Et puis voilà, les circonstances... la Providence, disions-nous avec Fred, a fait que je me suis retrouvé embarqué dans l'aventure 2017... Et je n'ai pas été déçu!!!


Bienvenue à Artiguelongue
L'exigence était bien au-rendez-vous... J'ai trouvé ma place dans les randonnées: bien derrière avec tous ceux et celles qui, comme moi, peinaient à grimper des pentes parfois bien raides... Je me suis bien abstenu de pratiquer les activités plus physiques encore: canyoning, spéléo, parcours aventure, hydro-speed, hot-dog... et j'ai dû renoncer à quelques soirées afin de pouvoir un peu récupérer de journées très intenses et de nuits plutôt courtes!
L'intendance ne fut pas de tout repos. Il n'est pas toujours évident de nourrir une soixantaine de personnes (dont certains ogres), gérer les quantités, varier les menus (vive le taboulé!) ... Beaucoup d'heures passées au volant du Boxer et dans les rayons des grandes surfaces mais aussi à nettoyer cuisine et sols et à ranger...

Mais quelle aventure! Pas de faux-semblants: la proximité physique (tentes lieux communs...), le rythme de vie, tout invite à être réellement soi-même. Difficile de passer à côté des services, des activités, sans se faire remarquer. Les discussions du soir se doivent discrètes si l'on veut éviter de trop déranger... Dans ces conditions la parole se libère, les choses peuvent se dire en vérité... 


Simply the best
Etre soi-même, c'est peut-être, en partie, le secret de la réussite de cette équipe d'animation: des personnes venant d'horizons différents qui ne se seraient sans doute jamais rencontrés dans d'autres circonstances.... Beaucoup ne se connaissaient pas avant le week-end prépa ou l'avant séjour... Et pourtant, grâce au talent de Fred, la sauce a très bien prise et les différences sont devenues des richesses au service du séjour et des jeunes. 
J'ai redécouvert, une fois de plus, qu'au-delà des compétences personnelles de chacun des membres d'une équipe d'animation (et on n'en manquait pas!) c'est d'abord la solidarité, la bienveillance, le soutien dans les moments plus difficiles et la capacité à délirer ensemble qui font la qualité d'une équipe! Je suis heureux et fier d'avoir été membre de cette équipe.

Faire communauté... Avec Fr. Yves déjà. Combien d'échange, tout en bricolant ou nettoyant avons-nous pu avoir... Etre frère c'est d'abord cela. Vivre le quotidien afin de permettre à chacun d'accueillir l'inattendu en toute sérénité.
Faire communauté avec ceux et celles qui chaque soir se retrouvaient pour un temps de prière vers minuit, minuit trente... réguliers ou pas, aux fois diverses, solides ou fragiles, mais avec sincérité et confiance.

Bivouac au petit matin...
Faire communauté avec tout le groupe de jeunes autour de BBB ou des " 5 minutes pour vous dire..." moments privilégiés pour se rendre compte de la richesse des sommes de vies présentes... 
Faire communauté avec les paroissiens des vallées avec ce magnifique imprévu que fut le "pèlerinage" à la Vierge d'Artiguelongue, temps de convivialité et de rencontre dans lequel chacun s'est investi pleinement!


Sun and fun 2: bivouac dans le Pyrénées

La créativité... Ateliers, tiercé playback, chorés, lip dub... et j'en passe. Que de "révélations" de jeunes qui s'ouvrent ou se découvrent. Là encore, la proximité donne à beaucoup la possibilité d'être eux-mêmes sans fausse pudeur... L'émotion palpable, chez beaucoup, à la fin du séjour était révélatrice de la prise de conscience que quelque chose de très fort avait été vécu qui ne demande maintenant qu'à grandir et à se prolonger...



nos amies les vaches...
Sur le chemin de la Hourquette d'Ancizan
 Reste la magie des Pyrénées... Des paysages à couper le souffle chaque matin, à Artiguelongue ou lors des bivouacs, pendant les randonnées (à condition que le plafond nuageux ne soit pas trop bas...). De belles rencontres avec des gens à l'accent chantant, commerçants, garde-forestier, berger... De quoi se sentir privilégié de pouvoir partir ainsi dans de tels lieux!



Un grand merci à chaque personne présente pendant ce séjour. En étant vous mêmes vous avez fait de ces moments un concentré d'humanité, un de ces temps qui nous permet de regarder vers l'avenir avec optimisme et confiance.











mercredi 5 avril 2017

Caricatures et dérision

J'emprunte le titre, et le texte qui suit à Pierre Rabhi.

"Caricatures et dérision ne sont souvent que vanité.
Elles sont humiliation et blessure de l'autre - et donc violence sournoise- au nom d'une lucidité autoproclamée que s'octroie l'observateur "éclairé". A la différence de l'ironie qui pointe les lacunes en souriant, la dérision n'est pas une expression de la liberté de parole.Dans le débat et la critique même, on ne doit à aucun moment se départir d'une certaine bienveillance.
On en revient toujours à la fragmentation  par les certitudes. Chacun s'agrippe à sa bouée pour détruire les fausses certitudes ou l'erreur, la démonstration est infiniment plus puissante que l'injure qui fait parfois plus mal que les balles.
Détruire l'estime de soi, attenter à la réputation ou porter atteinte au sacré et à la dignité des autres ne fait qu'engendrer de la violence en retour. Tout regarder par le prisme de la dérision, comme cela se développe exponentiellement dans les médias, est une prétentieuse forme d'infantilisme et surtout la marque d'une immaturité en regard des problèmes qui se posent aujourd'hui aux hommes."

(in La convergence des consciences; Pierre Rabhi; Le passeur 2016)

J'ai particulièrement été intéressé par ce texte. Il exprimait, avec la qualité de la prose de Pierre Rabhi, une réflexion que je partage depuis déjà quelques temps et qui ne fait que s’accroître en ces temps électoraux...

Cette réflexion est né des multiples "caricatures et dérisions" que j'entends très régulièrement dans les différents médias sur les chrétiens, l'Eglise...  Blessantes, elles ne reflètent souvent que la pensée de celui qui parle, si loin de la réalité de ce que je peux vivre au quotidien, en tant que chrétien et religieux...

Mais c'est aussi, dans ces moments où nous devons réfléchir à l'élection du futur chef d'état de notre pays, un texte qui peut nous aider à prendre du recul sur la manière dont les uns et les autres présentent candidats et partis. J'ai l'impression, d'entendre plus souvent des propos caricaturaux et dérisoires que des démonstrations cohérentes et réfléchies sur ce qui, chez chacun, peut nous paraître pertinent ou, au contraire, éloigné de nos convictions...

Ce qui m'effraie dans ce texte de Pierre Rabhi, c'est sa lucidité. A chacun,, dans l'esprit du mouvement des colibris dont il est le maître d'oeuvre, d'agir, dans son quotidien, et de "faire sa part" pour tenter d'inverser la tendance de la société et revenir à plus de bienveillance et de respect.

mercredi 17 août 2016

été 2016

Le 15 août passé, un petit coup d’œil dans le rétro pour regarder ce qui s'est passé  cet été...

Cette année, quelques changements concernant mon engagement en séjour de vacances... Direction le nord-Finistère (Santec) avec des jeunes de 15-17 ans...

Alors que je ne partais pas avec grand enthousiasme dans cette nouvelle aventure, force est de constater qu'elle s'est plutôt bien passée... 

La "faute", tout d'abord à la qualité de l'équipe d'animation.

Pourtant, a priori, ce n'était pas gagné. Une équipe réduite (5 personnes) qui ne se connaissait guère, plutôt jeune (je faisais office de dinosaure en comparaison des autres membres de l'équipe!) et donc avec une expérience toute relative surtout de ce niveau d'âge...
Nous avions fait connaissance, pour 4 d'entre nous, en avril. C'est sans doute là que s'est construite la réussite du séjour. Lors de la réflexion autour du projet pédagogique est venue très vite la notion de bienveillance... Bienveillance envers les jeunes, bien entendu, mais aussi bienveillance entre les membres de l'équipe. Je pense que nous avons mis, ce jour là une base solide pour notre séjour.

La bienveillance est cette qualité qui permet de faire confiance à l'autre, en ses talents, sa créativité, tout en accueillant ses limites. Elle nécessite aussi d'assumer ses propres limites, de les partager en toute simplicité, sans peur du jugement. Dans ces conditions, quand chacun joue le jeu, ce qui fut le cas pendant ces 12 jours, il est plus facile de trouver sa place, de s'adapter à l'autre et d’œuvrer pour le bien de chacun.

Quand une équipe vit cette bienveillance en toute sérénité, il est plus facile aussi  aux jeunes participants du séjour de se sentir à l'aise et de s'épanouir à leur tour... L'implication de chacun à la vie du séjour se fait plus évidente, que ce soit dans les activités et les animations, mais aussi dans les actes de la vie quotidienne... J'ai particulièrement apprécié la disponibilité de plusieurs pour m'aider à la cuisine!

L'émotion du séjour n'était pas feinte... Nous n'avons sans doute pas vécu de "grandes choses" en terme d'activités mais la qualité des relations humaines avait la force de ce que l'on retrouve habituellement dans les séjours "Estival", notamment dans les équipes d'animation!

Le camp "Sun and Fun" terminé, ce fut rapidement le temps de la retraite spirituelle... Une semaine de silence et de prière à l'abbaye de Timadeuc. Cela faisait longtemps!

Trois livres m'ont accompagné pendant cette retraite: Les méditations sur l'Evangile de Luc du P. Schönborn, "Fragiles existences" qui regroupe quelques entretiens avec V. Margron, sur son travail de bioéthicienne et "Trois amis en quête de sagesse", mon livre "détente"...
Ce qui relie ces trois ouvrages est sans doute le regard porté sur l'Homme... Ici encore, beaucoup de bienveillance, d'écoute, d'engagement pour l'autre...
Ce fut l'occasion pour moi de retrouver la richesse de la prière silencieuse, dans la méditation... Le cadre (paysages, abbaye...) aide bien!

Après ces deux temps forts bien ressourçant, c'est reparti pour la vie de "tous les jours". J'espère garder tout au long de cette année, les enseignements de cet été, pour mon propre bien être comme celui de mes confrères, collègues et élèves!

jeudi 31 décembre 2015

Bilan 2015, vœux 2016

printemps à la communauté
L'année 2015 se termine. C'est l'heure des bilans et des espérances.

Quel regard porterai-je sur cette année riche en événements en tous genres?

Il y a deux ans j'exprimais le vœux que, plutôt qu'une "bonne santé", on puisse trouver autour de soi des personnes qui nous aident à passer les moments plus difficiles de la vie, notamment dans ce domaine de la santé!
 Ce vœu prend tout son sens à la fin de cette année. Je prends conscience de la chance que j'ai pu avoir d'être aussi bien entouré, aussi bien dans les différents hôpitaux où j'ai pu demeurer que par ma famille, mes confrères, mes collègues, mes amis...
Après cette expérience, je suis plus encore convaincu que, plutôt qu'un "bonne santé" illusoire, mieux vaut souhaiter à notre entourage de belles amitiés, un beau soutien pour tous les moments de la vie et plus encore pour les moments difficiles!

Dans tous les souvenirs de cette année me revient aussi la sortie scolaire à Monteneuf. Une petite bulle de bonheur de 4 jours, avec une équipe géniale, aussi bien celle qui nous accompagnait que celle qui nous accueillait. Ce fut un beau moment de vivre ensemble, avec parfois ces aléas moins agréables, dans un cadre magnifique.
Je nous souhaite à tous, de vivre chaque année de ces moments de rencontres, assez inattendus, mais qui vous rendent heureux et vous élèvent!

Bien évidemment, je garde en souvenir, comme en écho de l'expérience de Monteneuf, celle vécue à Lourdes... J'en parle plus dans un de mes articles précédents. Là aussi, beaucoup de rencontres inattendues, des échanges riches en humanité, la joie d'un bonheur partagé...

Et puis ces rencontres quotidiennes, en communauté ou à l'école. Quelle chance de pouvoir vivre et travailler avec des personnes qui font tant de place à l'humain! Bien entendu, les relations et les humeurs ne sont pas toujours au beau-fixe: quand on vit au jour le jour, on apprend à connaitre les richesses et les limites de chacun. Mais qu'il est important de sentir le respect, l'attention, le regard positif, bref, en un mot la "miséricorde", dans les relations de chaque jour...

session de noël des frères
 Oui, je sais; le mot "miséricorde", ici placé, peut faire "téléphoné" en cette année de la "miséricorde" proposée par la Pape François. Et pourtant, plus je creuse la thématique, que ce soit au moment de ma retraite à Landévennec, dans d'autres lectures et échanges (merci aux frères pour notre session de Noël!) plus je prends conscience combien la miséricorde est un fondement de notre humanité et de notre vie en société: voir en l'autre, notamment dans ses situations de faiblesse et fragilité, la personne humaine qu'il est, dans toute sa dignité et le respecter et l'aimer en tant que tel...
Je nous souhaite de vivre cette miséricorde autour de nous et de rencontrer de nombreuses personnes qui en vivent eux aussi! 


Belle et heureuse année 2016!

vendredi 14 août 2015

Landévennec 1990 - 2015

Landévennec, Août 1990 – août 2015.



Il y a 25 ans, je réalisais mon premier séjour à Landévennec dans l’équipe de bénévoles qui aident les moines à accueillir les personnes qui passent au monastère.

25 ans plus tard, les aléas de la vie m’ont empêché de participer à la retraite d’avril et c’est donc en ce mois d’août que je me retrouve en ce lieu « référence » pour ma vie.

Bien entendu, j’ai eu l’occasion de revenir plusieurs fois entre ces deux dates, pas aussi souvent que je l’aurais voulu mais suffisamment pour avoir l’impression d’arriver « à la maison » ! Quelques sourires échangés avec des moines, un échange avec Fr. Martin à l’hôtellerie, me voilà en terrain connu, prêt pour ce temps de retraite spirituelle.

Après une journée passée ici, j’apprécie tout ce qui fait « l’essentiel » de ce lieu. Bien sûr il y a eu quelques changements en 25 ans, des lieux, des personnes nouvelles… Et moi-même, je ne suis plus exactement le même. Mais ce qui me marque dans ce lieu, quelques soient les saisons, quelques soient les années c’est le climat de sérénité qui règne ici. Il suffit de croiser des retraitants sur les chemins du monastère, même des gens de passages, touristes ou pèlerins, pour  voir un sourire illuminer leur visage au moment du petit bonjour de politesse. Au-delà même du périmètre du monastère, sur le chemin de la Chapelle du Folgoët, les mêmes sourires, la même sérénité.
D'où vient cette sérénité ? De la prière des moines ? Sans doute et j’y reviendrai, mais nos frères de Landévennec ne sont que des hommes avec leurs pauvretés et leurs richesses…
 Du lieu alors ? Je le pense. Comment ne pas être convaincu que St Gwénolé fut inspiré par Dieu pour choisir un tel lieu : l’Aulne, ses méandres, son embouchure… La forêt alentour…

Et aujourd’hui, Le bourg de Landévennec avec son port et son église entourée du cimetière… Et surtout l’abbaye dont les pierres de Logonna se dorent  au soleil levant comme au couchant ! Son église aux formes épurées qui fête cette année ses 50 ans. Le parc qui entoure les pavillons et nous mène jusqu’au Pénity… Devant tant de beauté, on ne peut que se sentir serein !

Et puis, la prière des moines… En 25 ans, certains airs ont changé, d’autres sont restés : chacun de ceux-là est comme une madeleine du célèbre Marcel, nous rappelant ces nombreux temps de prière à l’église abbatiale, comme autant de moment privilégiés de rencontre avec Dieu.

 Et les petites madeleines ne manquent pas. C’est le bruit du gravier sous les pas devant les salles à manger, le claquement de la porte en bois, près du musée, passage privilégié des retraitants, le bruit de mes pas dans les escaliers menant à l’église, la porte qu’on se tient les uns les autres en sortant après l’office, la douleur dans les cuisses lors des montées de la côte menant du Pénity au monastère… Sans doute, tous ces petits signes d’un passage (passé) heureux ici à Landévennec aident beaucoup à ce sentiment de bonheur.


Et puis comme « clin Dieu » pour finir ce séjour. Dernier repas avant le départ... Une personne arrive. Nous nous reconnaissons! Elle était elle aussi dans l'équipe d'accueil du mois d'août 90!Nous nous étions revu il y a 15 ans, déjà par hasard, et voilà que la providence nous permettait de croiser de nouveau nos chemins, moi finissant ma retraite, elle commençant la sienne ! Quelques minutes d’échange joyeux et l’espoir de ne pas ré-attendre 15 ans pour se revoir ! 

jeudi 30 juillet 2015

Lourdes, une quinzaine de juillet...

15 jours au Pavillon des vocations à Lourdes... Tel était mon programme annoncé pour cet été!

Pas de colo à Pénestin, ni de camp avec Estival. Mais à la place, un séjour à Lourdes avec un cahier des charges assez flou.

"Mais qu'étais-je parti faire dans cette galère!"

Les semaines précédentes, dans les quelques échanges que j'ai pu avoir avec des amis, revenait ce petit refrain: "Au moins, tu vas pouvoir te reposer cette année!"
Et vue l'année scolaire qui s'achevait c'était plutôt bienvenu!

Je suis donc parti pour Lourdes ce 15 juillet, "à la grâce de Dieu" sans trop savoir à quoi je m'engageais. Et comme d'habitude, dans ces cas là, ce fut une expérience très riche!


Ma dernière visite à Lourdes datait de plus de 20 ans. Je gardais le souvenir d'enfilades de magasins vendant des objets de piété et des souvenirs de plus ou moins bon goût. J'imaginais aussi les "troupes" de pèlerins plus ou moins démonstratifs et sans gêne. Je me souvenais aussi de temps de prière à la grotte au petit matin, dans le silence...

Tout y est encore, mais sans doute est-ce mon regard qui a changé. Les rencontres de la vie m'ont sans doute appris le respect des différences. Non pas ce relativisme ambiant qui prône, comme un dogme, que tout est respectable, mais ces expériences de la vie qui nous apprennent à voir au delà des apparence, à échanger et dialoguer avant de juger. Cette conviction que ma manière de vivre et de penser, celle qui me convient, n'est pas la seule ni la meilleure pour tous.


Que retiendrai-je de ce séjour? Sans hésitation, les personnes rencontrées! 

Tout d'abord, l'équipe d'accueil au pavillon: 3 sœurs, 2 frères. Des congrégations différentes, des voiles et des "sans voiles, ni tenue distinctive". 3 pays différents: L'Inde, L'Egypte et la France (voire 4 si l'on considère la Bretagne comme...). Et des histoires de vie et de vocation diverses. Nos seuls liens: notre consécration à Dieu et le fait d'avoir dit "oui" à notre congrégation pour ces 15 jours!
J'ai aimé notre manière de faire communauté. J'ai apprécié la complicité qui s'est installée entre nous, l'ouverture d'esprit de chacun et chacune, la capacité de tous de sortir de ses limites, de ses frontières pour se dépasser et accueillir l'autre.
Avec ces 5 religieux, un prêtre, et quel prêtre! Son exemple et sa joie de vivre ont beaucoup fait pour créer la cohésion du groupe. Belle image de pasteur tel qu'on en souhaite pour l'Eglise: des hommes qui accompagnent les croyants, qui vivent leur foi dans la simplicité, sans se prendre trop au sérieux tout en vivant sérieusement leur sacerdoce!

Qu'avons nous fait au "Pavillon des vocations"?
Parfois, après être allés à la rencontre de responsables de pèlerinages, nous avons accueilli des groupes de jeunes.
L'occasion de montrer à ceux qui ont franchi le pas de la porte que réfléchir à la vocation n'est pas d'abord se demander si je veux être religieux (se) ou prêtre mais, plus fondamentalement, "Comment je désire vivre ma relation à Dieu et aux autres en tant que chrétien?", avec mon histoire, mon environnement, mon âge...
Avec des outils qui permettent de déplacer un peu le débat, et le témoignage de chacun j'espère que nous avons atteint notre but au service des personnes qui sont passées.
Nous avons aussi vécu la "pastorale du café", attablés devant le pavillon et nous avons pu faire des rencontres, parfois improbables, riches en humanité.

Et puis, il y a eu toutes les autres rencontres, notamment avec tous ceux qui donnent du temps à Lourdes pendant l'été, que ce soit aux autres pavillons ou au service jeunes, sans oublier les "polos bleus", séminaristes des 4 coins du monde identifiables du premier coup d’œil dans les sanctuaires...

Il suffit parfois d'un échange, d'un temps de marche ou de jeu ensemble pour que se crée une relation amicale. Quand chacun désire vivre en confiance et en vérité avec l'autre, les rencontres se font enrichissantes. C'est une expérience proche de celle vécue au Palandrin, chaque été, dans l'équipe d'animation.








Alors Merci Didier, Jose, Georgette, Adeline, Agnès-Marie, Pierre, Claire-Marie, Victoria, Pavlina,  Johnson, Guillaume, Nicolas, Teodoro, Nordine, Ségolène, Laetitia et tous les autres pour ces beaux moments vécus.

Mais encore...
Comment parler de Lourdes, sans évoquer Bernadette? Comment évoquer Bernadette sans regarder Marie? Comment, en regardant Marie, ne pas se laisser regarder et aimer par le Christ? Venir en service ou en pèlerinage à Lourdes c'est d'abord ça! Se mettre dans les pas de Bernadette pour rencontrer Marie qui tourne nos cœurs vers son fils! Il est émouvant et impressionnant d'écouter les témoignages de ce qui est vécu à Lourdes. Au-delà des apparences, si on le désire, on vit une véritable expérience spirituelle...

vendredi 1 août 2014

Palandrin 2014

Nouveau panneau à l'accueil

  Juillet vient de s'achever, et avec lui, un nouveau séjour au Palandrin...

Cette année, petite innovation pour moi, je passais du côté de l'intendance: cuisine (euh, essentiellement réchauffage des repas et mise en plats) vaisselle et ménage... Travail de l'ombre que je fréquentais depuis des années sans vraiment le connaître. Cette expérience m'aura permis de prendre davantage conscience de l'importance de ce travail répétitif, qui apparaît souvent comme ingrat et qui est pourtant essentiel pour la vie d'une collectivité!



soirée burger
Mais comme au Palandrin tout est toujours sublimé, on y trouve, là aussi bien du bonheur et des consolations: délires avec des anims "aide-vaisselles", complicité avec Fr. Michel, l'intendant "en chef"... Et un ou deux repas délires comme le barbecue de la première semaine ou la préparation des hamburgers!
barbecue pour 110...

Encore une fois, ce fut un magnifique été pour les enfants présents à la colo. Bien entendu, une météo favorable aide bien. Mais, cette année encore, je me dois de souligner la qualité du travail d'animation de l'équipe... A la fin de chaque séjour, je me dis: "On a atteint des sommets, cette année, il sera difficile de faire mieux!" Et pourtant, à chaque fois, la nouvelle équipe d'animation arrive à me surprendre...

On a beaucoup parlé de "l'esprit d'Estival" pendant les "respirations anims" (Ces temps, en fin de réunion où chaque soir, une personne nous permettait par un texte, un échange, de "faire équipe"). Il me semble que, parmi les éléments qui font cet esprit, il y a le don de soi de chaque membre de l'équipe, au service des enfants.
Des anims au top!
"Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir" (Ac 20,35). Voici une parole que pourraient citer bien des anims de l'asso! Comme disait Ronan, ancien directeur de la colo de Fouesnant et aujourd'hui parent d'une colon: "Les têtes changent mais l'esprit reste le même!"



le 15/17: l'aventure avec un grand H !

Quand on s'intéresse au cyclisme, il y a des noms mythiques: le Mont Ventoux, l'Alpe d' Huez et, plus proche du séjour que je ...